2020 - Quand la Normandie fait son cinéma

lundi 30 novembre 2020

Nos Rencontres annuelles ont parfois été le point départ d’un dossier dans la revue Etudes Normandes. C’est le cas pour nos Rencontres à Lyons-la-Forêt, en novembre 2018, sur le thème « Quand le patrimoine fait son cinéma ».
C’est pourquoi nous vous invitons à lire le dossier « Quand la Normandie fait son cinéma  » qui vient de paraître dans le n° 16 de cette revue. La plupart des intervenants à nos rencontres ont accepté d’y participer en apportant de riches illustrations.

La Normandie, terre de cinéma ! Terre de tournages ! Près de 670 films ont eu pour décor la Normandie depuis 1910. On peut être fiers de cette profusion, sans doute en partie liée à la proximité de la capitale. Souvent éphémères, les retombées d’images de ces tournages peuvent parfois être durables et inattendues… comme cette fabrique de parapluies à Cherbourg. Faire vivre le cinéma, c’est aussi favoriser des vocations artistiques et multiplier les lieux de diffusion. Mais aussi les formations : c’est en Normandie qu’a été inventée la filière audiovisuelle, bac et post-bac, véritable pépinière de professionnels. Vivier d’artistes ! Sans doute doit-on à la diversité de nos territoires les nombreuses carrières de comédiens comme Bourvil, de cinéastes comme Ariane Doublet et sa filmographie sensible proche des habitants de son pays de Caux natal. Un lieu de création comme le moulin d’Andé, dans l’Eure, accueille toute l’année des artistes pour l’écriture de scénarios ou de musiques de film, et parfois pour des tournages… Terre de diffusion ! C’est là qu’il est utile de retourner aux sources du cinéma forain itinérant, de saluer les initiatives pour réhabiliter les cinémas de centre-ville et de centrebourg. Parfois restaurées par la ville, comme Le Viking au Neubourg, ces salles privilégient les films « Art et Essai ». À Bueil, c’est un musée consacré aux métiers de l’image, créé par la fille du cinéaste Jean Delannoy avec le concours de la mairie… Les festivals accompagnent cette effervescence, du plus grand à Deauville aux plus modestes comme Les Égaluantes de Carentan. Ils donnent à voir des films hors circuits commerciaux, organisent des débats avec les réalisateurs et les acteurs, promeuvent toutes formes d’activités alternatives : si l’engagement est souvent citoyen, il peut être scientifique, culturel mais toujours convivial… Pour autant, la Normandie pourrait sans doute mieux faire ! Une incursion dans les statistiques de la diffusion révèle, contre toute attente, une région bien frileuse en matière d’implantation de cinémas, « Art et Essai » ou pas, particulièrement dans les centres-villes des communes de taille moyenne. Les maires pourraient se pencher sur la question, pour continuer à attirer cinéastes et spectateurs. Toutefois, la politique de l’image de la Région et de ses nombreux acteurs est maintenant bien implantée pour favoriser des retombées de toute nature qui inscrivent l’audiovisuel comme un secteur d’activité à part entière.

Charles-Édouard HOULLIER-GUIBERT, enseignant-chercheur, et Gérald ORANGE, professeur honoraire, université de Rouen Normandie

Pour acquérir ce numéro, vous pouvez vous rendre à la librairie L’Armitière à Rouen ou à La Galerne au Havre. Ou le commander sur le site d’Orep, l’éditeur, ou sur celui d’Etudes Normandes

Et si, après sa lecture, vous souhaitiez vous abonner pour 2021, ce serait un soutien de plus que vous ne regretteriez pas.
Belle lecture.
Gérald Orange
Vice-président de Patrimoine(s)
Co-coordinateur du dossier avec Charles-Edouard Houllier Guibert, enseignant-chercheur à l’IUT d’Evreux