2017 - La mobilisation des guides a payé - juin

vendredi 30 juin 2017

La mobilisation des guides a payé.La Ville de Rouen a décidé de revenir sur la décision de réduire les horaires d’ouverture de ses monuments nous informe Olivier CASSIAU dans son article de Paris Normandie du 17 juin , voir ci-dessous

"Ils ne vont peut-être pas avoir besoin de s’enchaîner dès la semaine prochaine aux portes de l’église Jeanne d’Arc, mais les guides-conférenciers de l’office du tourisme n’ont pas vraiment apprécié l’annonce de la réduction des horaires d’ouvertures de plusieurs monuments rouennais. Et l’ont fait savoir. À tel point que la Ville de Rouen a fait marche arrière et dans un communiqué diffusé vendredi, elle s’engage désormais « à trouver des solutions adaptées aux attentes exprimées ». En clair, la réduction des horaires dans trois églises majeures de la ville n’est plus d’actualité.

une Pétition de 700 signatures

Il y a dix jours (voir nos éditions de dimanche dernier), la Ville prenait en effet la décision drastique et unilatérale de réduire à partir de septembre les horaires d’ouverture des églises Jeanne d’Arc et Saint-Maclou, et de l’abbaye Saint-Ouen, à cause du manque d’effectifs pour assurer l’accueil des édifices. Les agents titulaires préférant assurer leur travail au Gros-Horloge plutôt qu’en solitaire dans les églises. Du coup, l’église Jeanne d’Arc n’aurait été ouverte que la moitié de la semaine, Saint-Maclou et Saint-Ouen trois jours par semaine et l’accueil assuré par des vacataires, des étudiants pour la plupart. La mobilisation a payé. En deux jours, Laissons ouverts au public les monuments de Rouen ! la pétition mise en ligne par un collectif de guides a recueilli quelque 700 signatures et les guides qui travaillent pour l’office du tourisme n’auront pas besoin de rédiger la lettre ouverte au maire de Rouen, Yvon Robert.

Mercredi, alors que la situation semble bloquée, ils sont une vingtaine de guides à s’être rassemblé pour en parler, imaginer une riposte. Certains semblent avoir admis l’impensable, cherchant déjà d’autres points d’intérêt à proposer aux touristes pour notamment remplacer la visite de l’église Jeanne d’Arc. « Pas question de réunir les touristes à côté des punks à chien », assène un guide, faisant référence à l’escalier vers la rue de Crosne, en permanence squatté. Un détour par d’autres rues s’imposerait alors. Mais on n’en est pas encore là. Car beaucoup ne peuvent se résoudre à la fermeture des églises remarquables. « C’est cela, la ville aux cent clochers ? » s’indigne une guide. « À ce rythme-là, on va perdre le label Ville d’art et d’histoire », soupire une autre. Contacté, le ministère de la Culture admet que « lorsqu’il y a des problèmes sur un territoire labellisé, le ministère est très souvent saisi par les associations de défense du patrimoine. » Mais c’est bien le fait que les touristes trouvent porte close qui inquiète le plus les professionnels. « Un touriste frustré ne revient jamais ». La rime est riche et sûrement exacte. « Et il veut aller là où Jeanne a été brûlée. » Du coup, certains guides seraient prêts à voir l’abbatiale Saint-Ouen fermée complètement au bénéfice de l’église du Vieux-Marché. « Je ne me résous pas à la fermeture. Nous sommes au milieu d’un conflit larvé entre la Ville et la Métropole », ose l’un des guides.

Difficile d’enfoncer plus le clou, l’office du Tourisme, qui fait travailler (pour pas cher) les guides, dépend directement de la Métropole.

Concrètement, c’est bien à la Métropole que la Ville demande aujourd’hui d’assumer le coût des vacataires pour assurer l’ouverture des églises rouennaises. « En lien avec les acteurs concernés, Métropole, office du tourisme et paroisses, la réflexion va se poursuivre afin de trouver des solutions adaptées permettant le maintien d’horaires d’ouverture des églises conformes aux attentes exprimées », souligne la mairie dans son communiqué de vendredi. Pas question en effet de revenir sur les accords avec le personnel titulaire qui n’assurera à la rentrée que l’accueil du musée du Gros-Horloge. Le seul encore géré aujourd’hui par la Ville "
Olivier CASSIAU